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“艺术家的‘祈祷’”,”窗“,”打垮穷鬼!“ -波德莱尔

于木 发表于: 2008-5-04 17:02 来源: 今天

选自《巴黎的忧郁》。于木译

    三 艺术家的“祈祷”

  秋日的黄昏是如此深邃!深邃得直达痛苦!如此恬美的感觉,如烟雾缭绕,又不乏激情;在无限的尽头,是无比的锋利顶点。
  天空和大海的浩瀚把视线淹没,如此的美妙!孤独,寂静,纯洁的蓝色无以伦比,在地平线上颤抖的孤帆是如此渺小——它模仿着我无药可救的生活,波涛的旋律终年如一,事物通过我来思想,又或是我通过它们来思想(因为在伟大的梦想中,自我很快便会迷失);它们的思想如画、如歌,没有空言,不拘泥于形式,也不需要推理。
  渐渐地,这些也许来自我,也许从事物的内部涌出的思想,开始变得强烈。快感所蕴藏的能量令人焦虑,也是人必经的磨难。我紧张的神经中发出尖锐和痛苦的声波。
  现在,天空的深邃开始使我沮丧,它的清澈使我愤怒。大海的无情,不变的演出,使我愤慨……苍天啊!美令我痛苦,我是要忍受,还是逃离?大自然啊!你这狠心的魔法师,我永远不败的对手,放过我吧!不要再引诱我,不要再挑逗我的孤傲!理解美的过程是场决斗,艺术家被击败前,发出凄厉的叫喊。


    三十五

  透过紧闭的窗,比通过打开的窗看到得更多。烛光映红的窗,比任何事物都深邃、神秘、丰富、隐晦和炫目。在阳光下看到的,永远没有透过玻璃看到的吸引人。
在这或漆黑或明亮的一角,有生命在生活、在梦想、在忍耐。
  在屋顶的汪洋之上,我看到一个枯瘦的老妪,她总是欠身做着什么,从不出门。通过她的衣着、举止,这一点点仅有的线索,我创造了她的故事,可是说是一个传奇;有时,我把这传奇讲给自己听,边讲边哭。
  如果这是个男的,我可以轻松地创造另外一个传奇。
  然后,我会睡去,充满自豪,因为我以另外一个的身份活过,尝到了另外一种生活的酸甜苦辣。
  也许你会说:“你的想象不同于真实吧?”我之外的真实,如果不能帮助我活下去,帮助我认识到自己为什么存在,我是什么;这真实对我又有什么意义?

    四十九 打垮穷鬼!

  有半个月我闭门在家,闷在一堆当时流行的书里(当时,指十五六年以前);那些书,讲如何在一天之内使人民变得幸福、文明、富强。这些人以人民利益为己任,或劝说穷人们去做奴隶,或使他们自以为是被废黜的国王。你可以想象,在吞下了这些胡言乱语后,我如何变得懵头懵脑。
  恍惚中,有种感觉在我思想的深处若隐若现:我觉的自己思想境界已经凌驾于字典中那些啰唆之上。不过,我只是感觉到这种感觉,这可能仅仅是海市蜃楼。我出了门,渴的要死。由于酷爱读低级的书,我也就需要新鲜空气和清凉饮品来醒脑。
  在进酒吧前,一个乞丐把他的帽子伸过来,盯着我;如果意念可移动物体,如果磁疗大夫可以用眼睛令葡萄成熟,那目光绝对可以颠覆皇权。
  这时,一个声音在我耳边细语,我熟悉的声音;他是天使,也是魔鬼,常伴我左右。既然苏格拉底有他的魔鬼,我就应该有我的天使,也可以和他一样,被勒路和智慧的白拉热(1)授予一个可以疯癫的专利权。
  苏格拉底的魔鬼和我的不同,他来保护、提醒和阻止苏格拉底;而我的可以提建议、启发我、并说服别人。可怜的苏格拉底,他的魔鬼只会妨碍他的行动;而我的会帮助我,他付诸于行动,并投入战斗。
  这魔鬼对我说道:“若想平等,必须去证明;若要自由,必须有能力。”
  我断然扑向乞丐。一拳猛击他的眼睛,它立刻肿了起来,圆的像皮球。我打掉他两颗牙,为此断了根指甲;我生来瘦弱,没太练过拳击,因此如果想打垮这老鬼,必须速战速决;我一手揪住他的衣领,一手掐住他的脖子,死命的把他的头往墙上撞。我得说,我事先观察过四周,已经确保这荒凉的郊区远离警察的巡逻。
  我一脚踢向他的后肩,这劲道足可以打碎他的肩胛骨,这六十多岁的老骨头趴在了地上;我从从上抓起一根粗重的树枝,向老骨头敲去,就像一个厨师想砸烂他的牛排。
  奇迹,一瞬间就出现了!这狂喜,是哲学家证明他们理论的正确时的狂喜!我看到了,这堆古董般的老骨头转过身,站了起来,肢体看似支离破碎,但显示出令人震撼的能量,目光充满憎恨——在我看来,那是幸福的前兆;奄奄一息的老鬼扑向我,打肿我的双眼,打掉我四颗牙,抢过树枝狂砸过来,把我打成一石膏。我给他的反省多么有力度,令他重新找回了生命和尊严。
  然后,我示意争论结束;如一个斯多噶学派的诡辩家,我高兴地站了起来,说道:“先生,您和我是完全平等的!我很荣幸地邀请您分享我的钱包。还有,您要记住我痛苦地在您背上传达的理论;如果您是个博爱的人,在别人向您乞讨时,一定要把这理论应用于实践。”
  他保证他已经很好的掌握了我的理论,并会遵从我的教导。
  蒲鲁东知道到后会说什么?

1:勒路和白拉热是当时的心理学家,都出过书分析苏格拉底的魔鬼(魔鬼,按上下文译出,于“天使”对应。希腊语为oaimon,汉语中有译为“精灵(傅勇强)”,“神(严群)”,“神明(吴永泉)”,指回答问题的天赋,可看作的人体内的神性,或理性的部分)。

[ 本帖最后由 于木 于 2008-5-7 15:33 编辑 ]

最新回复

于木 at 2008-5-04 17:06:46
II. Le Confiteorde l’artiste


Que les fins de journées d'automne sontpénétrantes ! Ah ! pénétrantes jusqu'à la douleur ! car il est de certainessensations délicieuses dont le vague n'exclut pas l'intensité; et il n'est pasde pointe plus acérée que celle de l'Infini.


Grand délice que celui de noyer son regarddans l'immensité du ciel et de la mer !
Solitude,silence, incomparable chasteté de l'azur ! une petite voile frissonnante àl'horizon, et qui par sa petitesse et son isolement imite mon irrémédiableexistence, mélodie monotone de la houle, toutes ces choses pensent par moi, ouje pense par elles (car dans la grandeur de la rêverie, le moi se perd vite !); elles pensent, dis-je, mais musicalement etpittoresquement, sans arguties, sans syllogismes, sans déductions.


Toutefois, ces pensées, qu'elles sortent demoi ou s'élancent des choses, deviennent
bientôt tropintenses. L'énergie dans la volupté crée un malaise et une souffrance positive.Mes nerfs trop tendus ne donnent plus que des vibrations criardes etdouloureuses.


Et maintenant la profondeur du ciel meconsterne, sa limpidité m'exaspère.
L'insensibilitéde la mer, l'immuabilité du spectacle me révoltent... Ah ! faut-iléternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ?


Nature, enchanteresse sans pitié, rivaletoujours victorieuse, laisse-moi ! Cesse de tenter mes désirs et mon orgueil !L'étude du beau est un duel où l'artiste crie de frayeur avant d'être vaincu.

XXXV. Les fenêtres



Celui qui regarde du dehors à travers unefenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde unefenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plusfécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'unechandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que cequi se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêvela vie, souffre la vie.


Par delà des vagues de toits, j'aperçois unefemme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours
penchée surquelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avecson geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôtsa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.


Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'auraisrefait la sienne tout aussi aisément.

Et je me couche, fier d'avoir vécu etsouffert dans d'autres que moi-même.


Peut-être me direz-vous: « Es-tu sûr quecette légende soit la vraie ? » Qu'importe ce que peut être la réalité placéehors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis?




XLIX.Assommons lespauvres !


Pendant quinze jours je m'étais confiné dansma chambre, et je m'étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y aseize ou dix-sept ans); je veux parler des livres où il est traité de l'art derendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J'avaisdonc digéré, -- avalé, veux-je dire, -- toutes les élucubrations de tous cesentrepreneurs de bonheur public, -- de ceux qui conseillent à tous les pauvresde se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu'ils sont tous des roisdétrônés. -- On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un étatd’esprit avoisinant le vertige ou la stupidité.


Il m'avait semblé seulement que je sentais,confiné au fond de mon intellect, le germe obscur d'une idée supérieure àtoutes les formules de bonne femme dont j'avais récemment parcouru ledictionnaire. Mais ce n'était que l'idée d'une idée, quelque chose d'infinimentvague.


Et je sortis avec une grande soif. Car le goûtpassionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand airet des rafraîchissants.


Comme j'allais entrer dans un cabaret, unmendiant me tendit son chapeau, avec un de ces regards inoubliables quiculbuteraient les trônes, si l'esprit remuait la matière, et si l’œil d'unmagnétiseur faisait mûrir les raisins.


En même temps, j'entendis une voix quichuchotait à mon oreille, une voix que je
reconnus bien; c'était celled'un bon Ange, ou d'un bon Démon, qui m'accompagne partout. Puisque Socrateavait son bon Démon, pourquoi n'aurais-je pas mon bon Ange, et pourquoin'aurais-je pas l'honneur, comme Socrate, d'obtenir mon brevet de folie, signédu subtil Lélut et du bien-avisé Baillarger ?

Il existe cette différence entre le Démon deSocrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pourdéfendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer,persuader. Ce pauvre Socrate n'avait qu'un Démon prohibiteur; le mien est ungrand affirmateur, le mien est un Démon d'action, un Démon de combat.


Or, sa voix me chuchotait ceci: « Celui-làseul est l'égal d'un autre, qui le prouve, et celui-là seul est digne de laliberté, qui sait la conquérir. »


Immédiatement, je sautai sur mon mendiant.D'un seul coup de poing, je lui bouchai un oeil, qui devint, en une seconde,gros comme une balle. Je cassai un de mes ongles à lui briser deux dents, etcomme je ne me sentais pas assez fort, étant né délicat et m'étant peu exercé àla boxe, pour assommer rapidement ce vieillard, je le saisis d'une main par lecollet de son habit, de l'autre, je l'empoignai à la gorge, et je me mis à luisecouer vigoureusement la tête contre un mur. Je dois avouer que j'avaisréalablement inspecté les environs d'un coup d’œil, et que j'avais vérifié quedans cette banlieue déserte je me trouvais, pour un assez long temps, hors dela portée de tout agent de police.


Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dansle dos, assez énergique pour briser les
omoplates, terrassé cesexagénaire affaibli, je me saisis d'une grosse branche d'arbre qui traînait àterre, et je le battis avec l'énergie obstinée des cuisiniers qui veulentattendrir un beefsteak.

Tout à coup, -- ô miracle ! ô jouissance duphilosophe qui vérifie l'excellence de sa théorie! -- je vis cette antiquecarcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n'aurais jamaissoupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard dehaine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, mepocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d'arbre mebattit dru comme plâtre. -- Par mon énergique médication, je lui avais doncrendu l'orgueil et la vie.


Alors, je lui fis force signes pour lui fairecomprendre que je considérais la discussion comme finie; et me relevant avec lasatisfaction d'un sophiste du Portique, je lui dis: « Monsieur, vous êtes monégal ! veuillez me faire l'honneur de partager avec moi ma bourse; etsouvenez-vous, si vous êtes réellement philanthrope, qu'il faut appliquer àtous vos confrères, quand ils vous demanderont l'aumône, la théorie que j'ai eula douleur d'essayer sur votre dos. »


Il m'a bien juré qu'il avait compris mathéorie, et qu'il obéirait à mes conseils.


Qu’en dis-tu, citoyen Proudhon ?
于木 at 2008-5-04 17:07:38
三  艺术家的“悔罪经”:
http://www.lxbook.org/wgwx/france/baudelaire/paris/03.htm
三十五  窗口:
http://www.lxbook.org/wgwx/france/baudelaire/paris/35.htm
四十九  把穷人打昏吧!:
http://www.lxbook.org/wgwx/france/baudelaire/paris/49.htm

[ 本帖最后由 于木 于 2008-5-4 17:11 编辑 ]
woodstone at 2008-5-04 22:23:28
看的很过瘾,问好。(有几个错字,你再重读一下

[ 本帖最后由 woodstone 于 2008-5-4 22:37 编辑 ]
于木 at 2008-5-05 02:18:31
多谢woodstone的细心阅读,改过了。


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